Coronavirus Covid-19 : prévention, diagnostic et traitement

Rédigé par des auteurs spécialisés Ooreka

Sommaire

Article mis à jour le 25 janvier 2022

Les coronavirus sont des virus très répandus qui, chez l’homme, entraînent des maladies le plus souvent bénignes comme un simple rhume par exemple. Néanmoins, il existe des formes de coronavirus plus inquiétantes : le SRAS-CoV de 2002, le Mers-CoV de 2012 et plus récemment le SARS-CoV-2, plus connu sous le nom de COVID-19.

Alors quelles sont les caractéristiques de ce nouveau venu ? Comment s’en prémunir ? Comment le diagnostique et le traite-t-on ? Ooreka fait le point dans cet article.

Caractéristiques du coronavirus COVID-19

Les coronavirus sont des virus qui doivent leur nom à la forme de couronne qu’ont les protéines qui les enrobent. Le COVID-19 (dont le nom exact est en réalité SARS-CoV-2), est un nouveau type de coronavirus qui a été identifié en Chine fin 2019 (à Wuhan, dans la province de Hubei) et qui est responsable de pneumonies. Le 11 mars 2020, l’OMS annonce que le COVID-19 peut être qualifié de pandémie, la première déclenchée par un coronavirus.

Une origine animale et une transmission interhumaine

Bien que des doutes subsistent, la contamination initiale est certainement d’origine animale. En effet, certaines études estiment que le pangolin (un petit mammifère consommé dans le sud de la Chine) pourrait jouer un rôle d’hôte intermédiaire entre la chauve-souris (chez qui on retrouve un virus très proche du SARS-Cov2) et l’homme.

Infection et incubation

En revanche, on sait très bien que la transmission interhumaine s’effectue via les postillons (éternuements, toux), les gouttelettes de salive émises par une personne infectée étant chargées de virus. Un des vecteurs privilégiés de la transmission du virus est le contact des mains non lavées avec le nez ou les yeux.

Par ailleurs, au vu des données disponibles sur la survie des coronavirus, le risque d’être infecté par le Coronavirus COVID-19 en touchant un objet importé d’une zone à risque est considéré comme extrêmement faible (il est dons toujours possible de se faire livrer des colis en provenance de la Chine).

Le virus a une période d’incubation maximale de 14 jours (mais la durée moyenne d’incubation est de 5 jours) et c’est là un des principaux problème auquel on doit faire face. En effet, des personnes infectées peuvent l’ignorer pendant 2 semaines et ainsi entrer en contact avec un grand nombre de gens (famille, amis, rencontre sportive, etc.) en se croyant inoffensives.

L’infection respiratoire causée par le COVID-19

Le COVID-19 est donc responsable d’une infection respiratoire aiguë qui se traduit par un état grippal caractéristique avec :

Ces difficultés respiratoires seraient dans un quart des cas consécutifs à des embolies pulmonaires se présentant sous la forme de micro-thromboses responsables de l'hypoxie observée chez certains patients.

Des troubles partiels ou complets du goût (agueusie) et de l'odorat (anosmie) sont aussi observés chez 80 % des patients : avant l'apparition des symptômes dans 12 % des cas, pendant l’expression des symptômes dans 65 % des cas ou après dans 23 % des cas (à noter que les femmes sont nettement plus atteintes par cette anosmie que les hommes).

À la différence de la grippe qui survient brutalement, l'installation de ces symptômes s’étale sur plusieurs jours.

Ces symptômes, bien que très pénibles à vivre, restent le plus souvent sans gravité (mais ils sont source d'une importante anxiété chez de nombreux patients). Toutefois, le virus est susceptible de provoquer des symptômes sévères avec parfois une issue dramatique chez les personnes fragiles :

Par ailleurs, les fumeurs infectés auraient un risque de décès accru de 133 % par rapport à un non-fumeur, selon l'Alliance contre le tabac.

Au final, le coronavirus a un taux de mortalité moyen de 3 %, un taux qui grimpe à 15 % chez les personnes âgées de 80 ans et plus.

Par ailleurs, chez 30 à 60 % des sujets infectés, l'infection par le COVID-19 peut être asymptomatique ou n’entraîner que très peu de manifestations cliniques. En revanche, de nombreux patients présentent encore des symptômes des semaines, voire des mois après le début de l‘infection. Ce serait ainsi le cas de 50 % des personnes 4 semaines après le début de la maladie, et encore 10 % 6 mois plus tard.

Mesures de prévention face au COVID-19

Les mesures préventives générales à connaître : les vaccins

Tout comme le SRAS, le COVID-19 n’avait pas de vaccin qui permettrait de s’en prémunir. Plusieurs laboratoires à travers le monde se sont donc lancés dans la course au vaccin. En France, six vaccins sont autorisés, ceux de :

  • Pfizer/BioNTech (Comirnaty®) ;
  • Moderna (Spikevax®, déconseillé par la HAS pour les moins de 30 ans en raison des risques de myocardites et de péricardites qu'il fait courir) ;
  • AstraZeneca (Vaxzevria®) ;
  • Janssen (Jcovden®, à partir de 55 ans) ;
  • Sanofi et GSK (VidPrevtyn Beta®) ;
  • Novavax (Nuvaxovid®, à partir de 18 ans).

Les vaccins de Pfizer/BioNTech et de Moderna sont des vaccins à ARN messager (Acide ribonucléiques), ce qui induit un circuit logistique et un mode de conservation différents des vaccins « classiques ». Ceux de AstraZeneca et de Janssen, à vecteur viral, bénéficient d’une logistique simplifiée.

La HAS considère que les vaccins Nuvaxovid® de Novavax, Jcovden® de Janssen et VidPrevtyn Beta® de Sanofi/GSK représentent une alternative efficace pour « les personnes réticentes aux vaccins à ARNm et celles qui ne peuvent en bénéficier (contre-indications », mais en seconde intention seulement. Ainsi, en primo-vaccination, les personnes de 55 ans et plus peuvent être vaccinées soit avec le vaccin Janssen (deux doses espacées de deux mois), soit avec le vaccin de Novavax (deux doses espacées de trois semaines). Les moins de 55 ans peuvent recevoir le Nuvaxovid® uniquement.

La HAS recommande la vaccination des 12-18 ans présentant des comorbidités (obésité, immunodéficience, pathologies identifiées comme à risque de forme sévère de Covid) ou ayant une personne à risque dans leur entourage. Cette recommandation concerne le vaccin Corminaty® (Pfizer/BioNtech) avec pour objectif de vacciner tous les adolescents « dès lors que la vaccination de la population adulte sera suffisamment avancée ».

De plus, dans son avis rendu le mardi 24 août 2021, la HAS préconisait, à partir de la mi-septembre 2021, l'injection d'une troisième dose aux plus de 65 ans et aux personnes avec des comorbidités. Face à la cinquième vague de l'épidémie de Covid débutée en décembre 2021, et alors que le variant Omicron se répandait en France, la HAS recommandait que la dose de rappel de vaccin (vaccin à ARNm, vaccin Pfizer-BioNTech, Moderna – à privilégier chez les femmes enceintes – ou Novavax) puisse être réalisée à partir de trois mois suivant la primo-vaccination complète auprès de toutes les personnes de 18 ans et plus.

Enfin, dans un contexte de reprise épidémique, la HAS recommande dans un communiqué diffusé le 19 novembre 2021 d’élargir le périmètre des populations éligibles à une dose de rappel vaccinal aux 40 ans et plus. Enfin, depuis le 12 mars 2022 l’ouverture du 2e rappel de vaccination contre la Covid-19 aux personnes âgées de 80 ans et plus, ayant reçu leur 1er rappel depuis plus de trois mois, est effective.

La HAS recommande aussi de lier la campagne de vaccination anti-grippale et le rappel vaccinal contre le virus Covid-19 dès lors qu'une personne est éligible aux deux vaccinations.

À noter qu'il existe deux contre-indications à la vaccination :

  • les réactions de type myocardite, péricardite et hépatite sévère ayant nécessité une hospitalisation et faisant suite à une première injection de vaccin d'ARNm ;
  • une allergie à l’un des composants du vaccin (le PEG2000 ou polyéthylène glycol).

Depuis le 18 mars 2022, le syndrome PIMS (syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique associé au Sars-CoV2 ayant touché plusieurs enfants de 7 ans de moyenne d'âge contaminés par la Covid-19) ne rentre plus dans la liste des contre-indications à la primo-vaccination (communiqué de la HAS du 18 mars 2022).

Toutefois, en l'état actuel des connaissances, les vaccins disponibles ou en cours de développement réduisent la gravité des symptômes mais pas la contagiosité. Il faut donc continuer à s'isoler en cas de test positif, en cas de contact avec une personne positive ou en cas de symptômes. Il faut aussi continuer à appliquer scrupuleusement les gestes barrières (voir plus bas) et à porter le masque, même pour les personnes vaccinées.

Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) recommande quoi qu'il en soit le maintien des mesures barrières même après immunisation et les personnes vaccinées ne sont pas non plus dispensées des règles de la politique de tracing (elles continuent à être considérées comme des contacts à risque, « même si ce risque est probablement diminué »).

Concrètement, cela suppose :

  • de se laver les mains très régulièrement avec de l’eau et du savon ou à défaut avec du gel hydroalcoolique ;
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  • de tousser ou éternuer dans son coude ;
  • de saluer sans se serrer la main et éviter les embrassades ;
  • d’utiliser des mouchoirs à usage unique (les jeter à la poubelle après usage) ;
  • de respecter une distance d’au moins deux mètres entre les personnes (le décret publié au Journal officiel le 28 janvier 2021 fait passer la distanciation sociale de un à deux mètres à la suite d'un avis du Haut Conseil de la Santé publique)  ;
  • de porter un masque chirurgical (les personnes les vulnérables susceptibles de développer les formes graves de Covid-19 peuvent bénéficier de 10 masques par semaine en pharmacie, à la condition qu'ils soient prescrits par un médecin et les personnes bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire ou de l'aide médicale de l'État au 24 décembre 2020) :
    • quand la distance d'au moins deux mètres avec d'autres personnes n'est pas possible,
    • si on est malade ou dès qu’on présente des symptômes tels que de la fièvre, une toux ou des difficultés respiratoires (les personnes atteintes du virus Covid-19 peuvent bénéficier de masques gratuitement sur présentation d'un document attestant d'un résultat positif à un test virologique RT-PCR ou sur présentation de l'e-mail ou du SMS de l'Assurance maladie),
    • si on est en contact avec des personnes malades ou présentant des symptômes (les professionnels des secteurs sanitaires et médico-sociaux reçoivent des masques fournis par l'État et les personnes identifiées comme « cas contact » peuvent bénéficier de masques gratuitement via l'Assurance maladie dans le traitement « Contact covid »).

Les mesures barrière

Pour freiner l’épidémie, des mesures nationales, dites mesures « barrières » ont été instaurées.

Il était ainsi demandé : 

  • de limiter les déplacements et s'abstenir de toute sortie non indispensable dans un lieu public ;
  • de ne participer à aucun regroupement, qu'il soit de nature professionnelle, sociale ou familiale ;
  • d’éviter tout contact avec des personnes vulnérables (femmes enceintes, malades chroniques, personnes âgées) ;
  • d’éviter de fréquenter des lieux où se trouvent des personnes fragiles (hôpitaux, maternités, structures d'hébergement pour personnes âgées, etc.).

Un traitement préventif pour les immunodéprimés

Les personnes immunodéprimées pourront recevoir préventivement un traitement par anticorps monoclonaux, notamment si elles sont cas contact a annoncé la HAS. Ces anticorps monoclonaux dirigés spécifiquement contre la protéine S (spike ou spicule) du Sars-CoV-2 empêchent la pénétration du virus dans les cellules, luttant ainsi contre sa réplication.

Le profil de sûreté est bon pour ces nouveaux traitements, les événements indésirables répertoriés sont liés à leur mode d'administration (intraveineuse).

Le Ronapreve®

La Haute autorité de santé a accordé une autorisation d'accès précoce au Ronapreve® (deux anticorps monoclonaux combinés : casirivimab et imdevimab) « en prophylaxie pré-exposition ou post-exposition au Sars-CoV-2 chez des patients immunodéprimés qui ne sont pas protégés malgré une vaccination complète ».

Jusqu'alors, le Ronapreve® était autorisé uniquement pour des patients à haut risque de forme grave déjà contaminés par le coronavirus, en phase précoce de l'infection. Le traitement préventif devrait désormais concerner 130 000 patients immunodéprimés, non-répondeurs à un schéma vaccinal complet tels que personnes greffées, dialysées chroniques, patients atteints de certains cancers et maladies auto-immunes inflammatoires.

De son côté, l'Agence européenne des médicaments (EMA) recommande l'élargissement de l'utilisation du Ronapreve® aux adolescents de plus de 12 ans et pesant au moins 40 kilos ainsi qu'aux adultes qui ne nécessitent pas d'assistance respiratoire mais qui souffrent de comorbidité.

Par ailleurs, ce traitement permettrait aussi de diminuer le risque de transmettre la Covid-19 au sein d'un même foyer.

Le Regkirona®

Le Regkirona® contient un seul anticorps monoclonal, le regdanvimab. Ce traitement permet de limiter les hospitalisations et les besoins en oxygénothérapie (3,1 % des patients traités ont été hospitalisés et ont eu besoin d'oxygène dans les 29 jours, contre 11 % des patients traités avec le placebo).

Le Regkirona® s'adresse aux adultes fragiles qui ont la Covid-19, mais qui n'ont pas besoin d'oxygène.

L'Evusheld®

L'Evusheld® est une combinaison d'anticorps monoclonaux (tixagévimab et cilgavimab, AstraZeneca) qui s'utilise en prophylaxie (en prévention).

En s'appuyant sur l'avis de l'Agence du médicament (ANSM) et celui de la Commission de la transparence, la HAS autorise l'accès précoce à ce médicament en prophylaxie pré-exposition de la COVID-19 chez des patients de 18 ans et plus à très haut risque de forme sévère de Covid, qui sont faiblement ou non répondeurs à la vaccination ou qui ne peuvent être vaccinés. Selon l'étude Provent, l'Evusheld®  entraîne une réduction de l'incidence des cas d'infections symptomatiques au Sars-CoV-2 d'environ 80 %.

La HAS souligne toutefois « que ce traitement n'est pas destiné à être utilisé comme substitut de la vaccination et que la mise en œuvre des traitements par anticorps monoclonaux ne dispense pas les patients du respect des mesures barrières ».

Ce traitement qui s'administre par voie intramusculaire est efficace après un délai de 14 jours (pendant ces deux semaines le patient n'est pas protégé) et sa durée de protection est d'au moins six mois. Une nouvelle injection (300 mg) tous les six mois est possible.

Le Xevudy®

Le Xevudy® (sotrovimab) est un anticorps monoclonal du laboratoire GSK qui a obtenu une autorisation de mise sur le marché de l’Agence européenne du médicament (EMA). Il est destiné aux adultes et adolescents de 12 ans et plus :

  • pesant plus de 40 kg ;
  • infectés par le SARS-CoV-2 ;
  • qui ne nécessitent pas de supplémentation en oxygène ;
  • qui présentent un risque de faire une forme sévère de la maladie (patients ≥ 80 ans, patients ayant un déficit de l'immunité lié à une pathologie ou à des traitements, patients à risque de complications).

Une réduction d’environ 80 % du risque de progression vers une forme sévère de COVID-19 (hospitalisation > 24 heures ou décès) a été observée après administration de Xevudy®.

Le Paxlovid®

Le Paxlovid® du laboratoire Pfizer associe le nirmatrelvir au ritonavir. Il bloque l'action de la protéase 3C-like, nécessaire à la réplication du coronavirus.

Suivant l'avis de l'Agence du médicament (ANSM), la Haute Autorité de santé (HAS) a autorisé l'accès précoce au Paxlovid® pour le traitement curatif des adultes atteints de Covid-19 ne nécessitant pas d'oxygénothérapie et à haut risque de forme grave. L'ANSM avait conclu, à partir des données précliniques et cliniques disponibles, à un rapport bénéfice/risque présumé favorable dans cette indication.

Si toutefois, le Paxlovid® ne pouvait être prescrit, le recours au Xevudy® reste possible..

La consultation « bilan et vigilance »

Un décret paru au Journal officiel le 29 mai 2020 entérine la création de la consultation « bilan et vigilance » et permet son remboursement intégral par la Sécurité sociale. Le ministère précise que cette consultation vise à « évaluer les impacts du confinement sur la santé des [personnes à risque de forme grave de Covid-19 ou atteintes d’une affection de longue durée] et de s’assurer de la continuité des soins », ainsi qu’à « conseiller les personnes, en fonction de leurs fragilités et pathologies, sur les mesures de protection à adopter dans le cadre du déconfinement ».

La liste des personnes concernées correspond à la liste des patients à risque établie par le HCSP :

  • les plus de 65 ans ;
  • ceux ayant des antécédents cardiovasculaires ;
  • les diabétiques ; 
  • ceux qui présentent une pathologie chronique respiratoire ou une insuffisance rénale chronique dialysée ;
  • ceux qui suivent un traitement pour un cancer évolutif ;
  • les obèses* ;
  • les immunodéprimés ;
  • les femmes enceintes au troisième trimestre de grossesse**.

Cette consultation est considérée comme une consultation complexe cotée 46 €.

* Depuis le 1er septembre 2020, les personnes obèses (ayant un indice de masse corporelle supérieur à 30) ne font plus partie des personnes pouvant bénéficier d’une activité partielle en raison d’un risque élevé de développer une forme grave de Covid.

** Depuis le 31 août 2020, être au troisième trimestre de la grossesse n'est plus considéré comme un critère de vulnérabilité.

La France face au coronavirus

Historique

Le 14 mars 2020 à minuit, la France est entrée en stade 3 d'épidémie active sur le territoire, c’est-à-dire que le virus circulait largement dans la population. Tous les lieux recevant du public et qui n'étaient pas indispensables à la vie du pays étaient donc restés fermés pendant plusieurs semaines, notamment les restaurants, cafés, cinémas, discothèques, etc. Restaient ouverts les banques, les stations essence, les pharmacies et les bureaux de tabac. Les crèches, écoles, collèges, lycées et universités avaient également été fermés le 16 mars 2020. Les visites dans les Ephad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) étaient également interdites.

Les opérations médicales non urgentes étaient quant à elles reportées. 

Pour les entreprises, à partir du 16 mars, le gouvernement avait fortement incité à recourir au télétravail pour tous les salariés pour qui cela est possible. Cette directive était réaffirmée le 13 avril 2020, en annonçant notamment la prolongation du confinement jusqu'au 11 mai 2020. 

Le 11 mai 2020, la France est entrée dans une phase progressive de déconfinement avec des étapes au 2 et au 22 juin notamment. Ainsi, l'attestation de déplacement a été supprimée courant mai, ainsi que la distance maximale de 100 km. Les restaurants ont pu rouvrir progressivement début juin, et les cinémas et piscines le 22 juin. Si le télétravail reste préconisé quand cela est possible, les salariés ont également pu retourner travailler au bureau. Par la suite, l’état d’urgence sanitaire a « officiellement » pris fin le 10 juillet 2020.

Face à la recrudescence de l'épidémie au retour des congés d'été, un nouveau confinement a débuté le 29 octobre 2020 à minuit. Les déplacements devaient être fortement réduits pour limiter les contacts. Les écoles, collèges, lycées et crèches restaient ouverts pour accueillir les enfants. Certains établissements et commerces l'étaient également. En entreprise, le télétravail a été rendu obligatoire dès que cela était possible. Dans les cas de déplacements impératifs (travail impossible à distance, achats de première nécessité, etc.), une attestation dérogatoire était nécessaire. 

Le 30 juin 2021, en raison de l’évolution positive de la situation sanitaire, le couvre-feu a été levé et la fin du port du masque en extérieur décrété (sauf exceptions : regroupements, files d’attente, marchés, stades…). Les festivals et concerts debout ont pu reprendre et les discothèques rouvrir à partir sous certaines conditions (jauges, pass sanitaire...). Ces réouvertures marquent la fin de certaines des dernières restrictions en vigueur, mais pas de la vigilance.

Le pass sanitaire

Le pass sanitaire qui prouve (via un QR code) qu'on dispose d'un schéma vaccinal complet ou d'un test Covid récent négatif permet d'accéder à certains lieux (théâtre, restaurants, cinéma...). Les certificats de tests RT-PCR ou antigéniques positifs attestant du rétablissement de la Covid sont conservés sur SI-DEP (Système d'information national de dépistage populationnel de la Covid-19, un portail où récupérer votre test de dépistage de la Covid-19) pendant 6 mois afin de permettre aux personnes positives avant la fin avril de récupérer leur certificat et de présenter le pass sanitaire.

Par ailleurs, les attestations frauduleuses de vaccination contre le Covid-19 font l'objet de sanctions :

  • Produire ou utiliser un faux document expose jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 45 000 € d'amende.
  • Procurer frauduleusement à autrui un document délivré par une administration publique est puni de 5 ans d'emprisonnement et de 75 000 € d'amende.
  • Introduire frauduleusement des données dans un système de traitement automatisé est puni de 5 ans d'emprisonnement et de 150 000 € d'amende.

Diagnostiquer le COVID-19

Tests disponibles

Un test diagnostic du coronavirus COVID-19 est effectué en cas de suspicion de la maladie validée par le SAMU et par un infectiologue référent. Ce test concerne toute personne présentant des signes de détresse respiratoire aiguë pour laquelle aucune étiologie n’a pu être identifiée et les personnes fragiles présentant des symptômes évocateurs du COVID-19, à risque de développer des complications.

Test antigénique

Par ailleurs, d'autres tests de diagnostic rapides du Sars-CoV-2 (TDR) ou tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) sont officiellement autorisés. Ils pourront être utilisés :

  • dans le cadre d’opérations de dépistage en population générale (en première ou deuxième intention, si le prélèvement nasopharyngé est impossible) ;
  • pour des patients symptomatiques, jusqu’à 4 jours après apparition des symptômes, en 2e intention lorsque le prélèvement nasopharyngé est difficile ou impossible ;
  • en cas de contact, en 2e intention aussi (ils doivent être faits le plus tôt possible puis à 7 jours pour les personnes d’un même foyer, ou 7 jours après exposition).

Ces tests antigéniques repèrent des protéines du virus en 15 à 20 minutes. Ces tests par prélèvement naso-pharyngé qui étaient initialement gratuits et proposés à l'ensemble de la population ne sont plus pris en charge par l'Assurance-maladie qu'à 70 % s'il est réalisé par un médecin ou un pharmacien et qu'à 60 % s’il l’est par un infirmier ou un masseur-kinésithérapeute. Le reste à charge est nul pour les personnes disposant d'une couverture complémentaire ainsi que pour les bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire.

Recommandés chez les plus de 15 ans, ces TDR et Trod sont également autorisés sous forme d'autotests en alternative aux TDR/Trod antigéniques sur prélèvement naso-pharyngé. Le prélèvement doit être réalisé en « nasal profond » (3 à 4 cm, 5 rotations de l’écouvillon), avec réalisation du test antigénique immédiatement après. Ces tests peuvent être utilisés dans la sphère privée, par exemple avant une rencontre avec des proches. Le test devra idéalement être réalisé le jour même ou à défaut la veille de la visite.

En cas de positivité, le test doit être confirmé par un test RT-PCR (nasopharyngé ou salivaire), qui permettra également de caractériser le variant en présence.

Tests RT-PCR salivaires

La Haute Autorité de Santé (HAS) s'est dite favorable au remboursement des tests RT-PCR sur prélèvement salivaire dans deux circonstances :

  • en première intention dans le cadre de dépistages ciblés et répétés à grande échelle, comme les écoles, les universités, les EHPAD... ;
  • en seconde intention chez les personnes contact pour qui un prélèvement nasopharyngé n'est pas envisageable (c'est ce test qui possède à ce jour les meilleures performances cliniques, les tests salivaires ayant une sensibilité inférieure de 3 à 11 %).

Le temps de rendu du résultat d'un test RT-PCR salivaire est le même que celui d'un test RT-PCR nasopharyngé. Son principal intérêt est lié à sa meilleure acceptabilité.

Attention, les personnes qui présentent des symptômes qui évoquent une infection au coronavirus doivent rester chez elles, éviter les contacts, appeler un médecin avant de se rendre à son cabinet ou appeler le numéro de permanence de soins de leur région. Ce n’est que si les symptômes s’aggravent (fièvre, toux, fatigue, perte de goût ou d’odorat, diarrhée, mal-être, etc.) et que des difficultés respiratoires et des signes d’étouffement apparaissent qu’il faut contacter le SAMU-Centre 15, qui décidera de la conduite à tenir (les sourds ou malentendants peuvent laisser un message au 114).

Symptômes

Il s'écoule en moyenne une semaine entre l'apparition des premiers symptômes et l'admission à l'hôpital à la phase d'état de la maladie.

À ce stade, les symptômes associent fièvre, toux, douleurs thoraciques et gêne respiratoire et la réalisation d'un scanner thoracique montre presque toujours une pneumonie touchant les 2 poumons. Mais plus qu'un scanner thoracique, « c'est un angioscanner qu'il faut réaliser de manière systématique en cas de suspicion de complications pulmonaires », a commenté auprès de Medscape édition française, le Pr Eric Delabrousse (service de radiologie, CHU de Besançon). En effet, l'étude qu'il a dirigée montre que l'angioscanner permet de déceler les micro-embolies qu'on retrouve chez 23 % des patients atteints par le COVID-19 et présentant des difficultés respiratoires.

On retrouve également des troubles cutanés chez 30 % des patients, plutôt des personnes en très bonne santé, ayant entre 20 et 30 ans, et des hommes dans 60 % des cas.

Ces symptômes cutanés sont :

  • des éruptions paravirales : exanthème qui démangent plus ou moins et des cas d’urticaire avec quelquefois un angioœdème, et qui apparaissent tôt dans l’évolution de la maladie puis se résolvent spontanément ;
  • des éruptions de vésicules qui apparaissent 10 jours après les symptômes généraux au niveau du tronc et qui peuvent gagner les membres ;
  • des éruptions vasculitiques : soit des éruptions purpuriques (taches rouges ou bleues) avec pétéchies diffuses et souvent asymptomatiques, soit des pseudo-engelures touchant les extrémités et apparaissant sous 10 jours, surtout chez les jeunes adultes ;
  • des éruptions livédoïdes qui concernent principalement les cas de Covid sévère.

Si vous êtes diagnostiqué(e) porteur du virus, vous devez rester à domicile et vous faire prescrire un arrêt de travail initial d’une durée de 7 à 14 jours.

  • Si vous disposez d'un schéma vaccinal complet (deux doses + rappel) ou s'il s'agit d'un enfant de moins de 12 ans :
    • s'isoler strictement pendant 7 jours pleins après la date du début des symptômes ou la date du test positif ;
    • réaliser un test antigénique ou un test RT-PCR le 5e jour :
      • si le test est négatif et en l'absence de symptômes depuis 48 heures, il est possible de mettre fin à l'isolement au bout de 5 jours,
      • si le test est positif ou en l'absence de test, l'isolement doit être poursuivi jusqu'au 7e jour, sans nouveau test à réaliser à la sortie de l'isolement.
  • Si vous n'êtes pas vacciné ou que votre schéma vaccinal n'est pas complet :
    • s'isoler strictement pendant 10 jours après la date du début des symptômes ou la date du test positif ;
    • réaliser un test antigénique ou un test RT-PCR le 7e jour :
      • si le test est négatif et en l'absence de symptômes depuis 48 heures, il est possible de mettre fin à l'isolement au bout de 7 jours,
      • si le test est positif ou en l'absence de test, l'isolement doit être poursuivi jusqu'au 10e jour, sans nouveau test à réaliser à la sortie de l'isolement.
Si vous vous posez d'autres questions sur le COVID-19, vous pouvez contacter une plateforme téléphonique au 0 800 130 000, 7 jours/7 de 9 h à 19 h.

Traitement du COVID-19

Il n’existe pour l’heure aucun traitement (y compris naturel) ayant fait la preuve de son efficacité contre le COVID-19. La prise en charge est donc symptomatique, c’est-à-dire qu’elle est destinée à diminuer les symptômes mais sans pouvoir soigner la maladie à proprement parler.

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Les malades infectés sont isolés et, si la gravité des signes cliniques l’impose, ils sont maintenus à l'hôpital. Environ 20 % des malades sont concernés et 5 % nécessitent une admission en soins intensifs et/ou en réanimation. La mise en place d’une assistance respiratoire (respiration artificielle) peut s’avérer nécessaire.

Une fois rétablis, certains patients atteints du Covid-19 ont développé un trouble de stress post-traumatique. Les symptômes du SPT seraient notamment augmentés après un séjour dans une unité de soins intensifs.

Les conseils en naturopathie

Comme pour prévenir d'autres maladies, renforcer son immunité grâce à la naturopathie peut contribuer à prévenir l’infection au coronavirus. Il est bien sûr impératif, dans tous les cas, de respecter les mesures barrières précédemment citées. Voici quelques conseils permettant de renforcer son système immunitaire. 

  • S’assurer de son taux de vitamine D qui devrait idéalement être supérieur à 65 ng/mL (une supplémentation de 1500 UI à 4000 UI par jour est recommandée). En effet, la vitamine D, joue un rôle dans la régulation et la suppression de la réponse inflammatoire cytokinique qui est à l’origine du syndrome de détresse respiratoire aigu qui caractérise les formes sévères et souvent létales de Covid-19.
  • Consommer des probiotiques pour équilibrer la flore intestinale, un des principaux sièges de l’immunité.
  • Consommer des aliments riches en vitamine C (fruits et légumes frais).
  • Prendre des tisanes d’échinacée en prévention.
  • Boire du jus de citron avec de l’eau chaude, du miel et un peu de cannelle.
  • Appliquez régulièrement une ou deux gouttes d’huiles essentielles de ravintsara ou de tea tree sur la poitrine ou sur les poignets ou prenez deux gouttes d’HE de thym et d’origan dans une cuillerée de miel.
  • Prenez 30 gouttes par jour d'extrait de propolis standardisé (avec 11 % p/v de matière sèche) ou une capsule dosée à 500 mg (le même dosage mais trois à quatre fois par jour est préconisé en curatif).
  • Faites en sorte de dormir correctement et de lutter contre le stress (évitez de regarder les informations télévisées qui sont anxiogènes).
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  • Pour trouver les numéros d’appel pour obtenir une aide ou un soutien psychologique :
    • un numéro vert national COVID-19 24 h/24 et 7 j/7, 0 800 130 000,
    • des lignes d’écoute spécifiques par maladie chronique : France Assos Santé,
    • des lignes d’écoute spécifique selon les situations de handicap : solidaires-handicaps.fr,
    • pour les personnes sourdes, malentendantes ou aveugles : gouvernement.fr.

Le traitement du Covid long

On parle de Covid long lorsqu'un malade continue à souffrir de symptômes persistants 4 semaines après une infection Covid-19 (y compris chez des personnes ayant eu des formes peu sévères). Ces symptômes peuvent persister des semaines, voire des mois après le début de l‘infection. En tout, la moitié des personnes seraient concernées 4 semaines après le début de la maladie, encore 30 % à deux mois et encore 10 % à six mois (source : Santé publique France, juillet 2022).

En revanche, chez les enfants, les symptômes se résolvent souvent au cours de la phase aiguë.

Facteurs de risque du Covid long

Certains facteurs de risque de Covid long ont pu être identifiés :

  • l'âge ;
  • le sexe féminin ;
  • les comorbidités préexistantes (comme l’obésité, les maladies cardiovasculaires, les maladies pulmonaires chroniques, les maladies rénales, l'hypertension et le diabète) ;
  • la gravité initiale de la maladie (personnes ayant été hospitalisées pour COVID-19) ;
  • les personnes en recherche d'emploi.

Symptômes en cas de Covid long

Environ 200 symptômes sont rapportés dans les différentes études. Les principaux d'entre eux susceptibles de perdurer une fois le virus éliminé sont :

  • la fatigue majeure (chez 28,4 % des patients ayant été précédemment hospitalisés) ;
  • des douleurs thoraciques, sensation d'oppression ou de palpitations (27,9 % des patients ayant été hospitalisés) ;
  • les troubles du sommeil (23,5 % des patients ayant été hospitalisés) ;
  • un essoufflement – dyspnée (22,6 % des patients ayant été hospitalisés) ;
  • le déconditionnement physique – altération de l’activité habituelle (22,3 % des patients ayant été hospitalisés) ;
  • les troubles digestifs très divers (problèmes de transit, ballonnements, reflux, apparition d'intolérances alimentaires, etc.), la HAS indique que la diarrhée chronique est le symptôme le plus fréquent (environ 6 à 10 % de tous les patients) ;
  • la perte de poids (parfois très marquée) ;
  • des troubles cardiaques (augmentation soutenue du rythme cardiaque, augmentation du risque de cardiomyopathie, dysfonctions ventriculaires gauches, dysfonctions diastoliques, épanchement péricardique...) ;
  • l'anosmie et/ou agueusie (perte de l'odorat et du goût) ;
  • les troubles oculaires (toutes les parties de l'œil peuvent être concernées avec des symptômes d'inflammation, de thrombose, de dérégulation du flux sanguin, beaucoup de chalazions, d'orgelets, etc.) ; 
  • des symptômes cutanés (pseudo-engelures, urticaire, eczéma, cyanose, syndrome de Raynaud, livédo) ;
  • les troubles cognitifs de la mémoire et de la concentration ;
  • les céphalées (et dans une moindre mesure les vertiges).

Les résultats de laboratoire les plus fréquents chez les patients précédemment hospitalisés étaient des anomalies à la tomodensitométrie (TDM)/radiographie (45,3 %), une opacification en verre dépoli des poumons (41,1 %) et une altération de la capacité de diffusion du monoxyde de carbone (31,7 %).

Vivre avec un Covid long

Ces symptômes sont d'autant plus difficiles à vivre qu'ils sont fluctuants, difficilement compréhensibles et source d'anxiété (d'autant que les médecins sont démunis face à ces tableaux prolongés de Covid). Environ 30 % des patients déclarent ne pas avoir pu reprendre leur travail ou leurs activités physiques antérieures.

L’anosmie, qui peut durer plusieurs mois, serait liée à la persistance du virus et de l’inflammation dans la muqueuse olfactive. Les tests classiques RT-PCR pratiqués sur les écouvillonnages nasopharyngés peuvent même se révéler négatifs alors que le virus persiste au fond des cavités nasales, dans l’épithélium olfactif.

Il faut donc dans un premier temps éliminer une complication de la phase aiguë, une décompensation de comorbidité et une autre cause que la Covid-19. « Dans tous les cas, il est indispensable de rechercher des signes qui pourraient faire évoquer une pathologie organique dont la prise en charge aurait pu être retardée », souligne la HAS. Elle rappelle aussi que la majorité de ces Covids longues ont une évolution favorable et que « l’état de santé s’améliore de façon progressive, en général en quelques mois ».

Une étude montre que dans la plupart des cas (et notamment suite à un Covid-19 léger), les symptômes persistants de Covid étaient résolus dans l'année suivant le diagnostic (British Medical Journal, 11 janvier 2023).

Prise en charge du Covid long

Dans un second temps, des traitements symptomatiques peuvent être entrepris dont entre autres :

Ces traitements doivent dans tous les cas s'accompagner :

  • de repos ;
  • d'une réadaptation respiratoire en cas d'hyperventilation (les corticoïdes inhalés sont à réserver aux patients présentant une maladie respiratoire sous-jacente ou une hyperréactivité bronchique) ;
  • un ré-entraînement progressif à l’effort avec un kinésithérapeute si besoin ;
  • d'une rééducation olfactive en cas de troubles de l’odorat persistants avec des lavages de nez, voire une véritable rééducation (une équipe de médecins experts et de scientifiques du CHRU de Tours, du CNRS et de l’Université de Tours ainsi que des membres de l’association de patients anosmie.org ont conçu une application qui donne des conseils et réalise un suivi personnalisé des patients en phase de rééducation olfactive : Covidanosmie.fr) ;
  • de l’exploration de troubles anxieux et dépressifs et des troubles fonctionnels pour proposer un soutien psychologique fondé sur la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), voire sur une aide psychiatrique, au cas par cas.

Une bonne hygiène de vie avec la pratique d’une activité physique quotidienne est également conseillée pour tous les patients.

Ces pros peuvent vous aider