
Le syndrome respiratoire aigu sévère (noté SRAS) est une maladie récente, apparue au début des années 2000. Cette pathologie infectieuse est due à un virus inconnu jusqu’à lors qui a pu être identifié au cours de l’épidémie mondiale de 2003. Depuis, des mesures particulières de prévention et de protection ont été mises en place par les organisations de santé, mondiales, nationales et locales pour prévenir la survenue d’une nouvelle épidémie.
Le point dans notre article.
Épidémie de SRAS
La découverte du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), nouvelle maladie, a été réalisée au cours de l’épidémie mondiale de SRAS survenue en 2003.
L’épidémie a débuté dans le sud de la Chine en novembre 2002 avec la détection du premier cas de SRAS, avant de se répandre à Hong-Kong puis dans une trentaine de pays à travers le monde au début de l’année 2003. Pour enrayer l’épidémie, l’OMS (organisation mondiale de la santé) a lancé une alerte mondiale le 12 mars 2003, puis coordonné une mobilisation internationale de grande ampleur. Les mesures drastiques de quarantaine et de protection mises en place ont permis d’endiguer l’épidémie en quelques mois.
En septembre 2003, un autre cas a été détecté à Singapour. En 2004, 4 cas ont été avérés dans la région de Pékin. Depuis 2004, aucun cas avéré de SRAS n’a été déclaré dans le monde. Une surveillance internationale des cas de SRAS reste active depuis 2003 pour détecter précocement tout nouveau cas.
Bon à savoir : au total, dans le monde cette épidémie a touché plus de 8 000 personnes entre novembre 2002 et mai 2004, et entraîné 774 décès. En France, 437 cas possibles de SRAS ont été signalés entre mars et juillet 2003. Seuls 7 cas ont été retenus comme des cas de SRAS, dont 1 décès.
Cause du SRAS : un nouveau virus identifié
Le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) est une nouvelle maladie apparue dans les années 2000. L’épidémie mondiale de 2003 a permis d’isoler l’agent infectieux responsable de la maladie. Le SRAS est une pathologie infectieuse causée par un nouveau virus : le coronavirus lié au SRAS (noté Sars-CoV). Le Sars-CoV appartient à la famille des coronavirus. Les coronavirus provoquent généralement des infections fréquentes et bénignes chez l’homme : absence de symptômes, rhumes, syndromes grippaux bénins. Ces infections peuvent cependant se compliquer de pneumonies chez les personnes fragiles (personnes âgées, nourrissons, sujets immunodéprimés).
Le Sars-CoV a été le premier coronavirus isolé, susceptible de provoquer des épidémies mortelles chez l’homme. Depuis, deux autres coronavirus ont été identifiés et peuvent également provoquer des épidémies mortelles :
- le Mers-CoV qui sévit au Moyen-Orient ;
- la Covid-19 apparu à Wuhan [wuj̃an] en Chine et qui est à l'origine d'une épidémie mondiale, mais, comme le Centre européen de contrôle et prévention des maladies infectieuses le souligne, « le risque de propagation du virus 2019-nCoV au sein de la population française […] est actuellement considéré comme faible si les cas confirmés sont détectés précocement et que des mesures de contrôle adéquates sont mises en place immédiatement (isolement des malades, information et suivi de leurs contacts étroits, protection des personnels soignants) ». Pour plus de renseignements pour les personnes directement concernées, l’ARS a mis en place un numéro vert 0800 100 379.
Le virus Sars-CoV possède plusieurs réservoirs animaux naturels : la civette palmiste masquée, la chauve-souris insectivore, le raton-laveur. La civette palmiste masquée constitue le réservoir qui a contaminé l’homme pour la première fois, puisque la civette palmiste masquée est un animal sauvage dont la viande est consommée en Chine. Chez ces animaux, le virus ne donne aucun symptôme.
Symptômes du SRAS
Le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) est une infection des voies aériennes semblable à une pneumonie atypique. Il se manifeste par différents symptômes :
- une fièvre élevée (> 38,5 °C) accompagnée de frissons ;
- une toux sèche ;
- un essoufflement ;
- des difficultés respiratoires ;
- des maux de tête ;
- des douleurs musculaires associées ou non à une raideur musculaire ;
- des troubles digestifs : perte d’appétit, diarrhées ;
- un état de malaise général ;
- des troubles hépatiques et urinaires chez certains patients.
Chez certaines personnes, le SRAS ne donne aucun symptôme (forme asymptomatique). Dans les formes sévères du SRAS, une détresse respiratoire aiguë peut survenir et provoquer la mort du patient.
À noter : si ces symptômes surviennent chez une personne ayant voyagé ou séjourné dans la province de Hubei en Chine dans les 14 jours précédant la date de début des signes cliniques, on est en droit de suspecter un coronavirus de type 2019-nCoV.
SRAS : transmission
La contamination du premier cas de SRAS était due à la consommation de viande de civette infectée par le virus. Le virus se transmet ensuite d’homme à homme :
- par voie aérienne (salive, postillons, crachats, etc.) ;
- par contact avec des objets contaminés par le virus.
Le virus pénètre chez l’homme par les voies aériennes supérieures (nez, bouche). La durée d’incubation de la maladie varie entre 2 et 10 jours.
Le diagnostic du SRAS repose sur trois techniques différentes :
- la culture du virus à partir d’un prélèvement de crachat ;
- le dosage des anticorps spécifiquement dirigés contre le virus ;
- la détection du matériel génétique du virus par des techniques de biologie moléculaire (RT-PCR).
Le taux de mortalité est proche de 10 % avec une mortalité accrue chez les personnes de plus de 65 ans.
À noter : les soins funéraires de conservation du corps (thanatopraxie) sont interdits pour les personnes décédées d'un syndrome respiratoire aigu sévère.
Traitement du SRAS et mesures de prévention
Aucun traitement ne permet actuellement de guérir spécifiquement le SRAS. Les seuls traitements possibles consistent à soulager les symptômes de la maladie et à limiter la détresse respiratoire par des techniques de réanimation.
Aucun vaccin n'est actuellement disponible contre le SRAS. De nombreuses études sont menées en France et dans le monde pour mieux comprendre les modes de transmission du virus de l’animal à l’homme, pour rechercher des traitements spécifiques et pour mettre au point un vaccin.
Face à l’épidémie de 2003, les autorités nationales et mondiales de santé ont mis au point des mesures de protection et de quarantaine pour limiter l’extension de l’épidémie. Les personnes les plus exposées sont les professionnels travaillant dans les services de soins.
Les mesures principales de protection concernent :
- les mesures de protection des professionnels de santé : lavage des mains, port de gants et de blouse, port d’un masque de protection respiratoire, port de lunettes de protection ;
- la détection rapide, la déclaration et l’alerte de tout nouveau cas ;
- la surveillance et si nécessaire la limitation des transports notamment aériens ;
- des mesures de quarantaine pour les cas suspects et leur entourage.
Traitement et mesures de prévention du coronavirus 2019 (Covid-19)
En cas d'infection
Le coronavirus 2019 (2019-nCoV), plus connu sous le nom de Covid-19, s'il est suspecté (signes cliniques d’infection respiratoire aiguë basse avec une fièvre supérieure à 38 °C), doit amener les patients à :
- ne pas se rendre chez leur médecin traitant ou aux urgences (pour ne pas favoriser une éventuelle transmission) ;
- rapidement contacter le SAMU-Centre 15 en faisant état des symptômes et des pays visités ;
- dans le délai, le patient doit :
- éviter les contacts avec d’autres personnes,
- se laver régulièrement les mains,
- porter un masque chirurgical* le cas échéant (se laver les mains avant de le mettre et au moment de l'enlever en ne touchant que les lacets ou les élastiques et ne le conserver que 4 h maximum),
- se protéger la bouche en cas de toux,
- utiliser des mouchoirs jetables.
« Il n'y a aucune bonne raison de penser que les patients infectés par le 2019-nCoV tirent bénéfice des corticostéroïdes », écrivent des médecins d'Édimbourg dans « The Lancet ».
Depuis le 15 mars 2021, deux bithérapies d’anticorps monoclonaux disposent d’une autorisation temporaire d’utilisation de cohorte (ATUc) pour le traitement du COVID-19. Ces bithérapies sont indiquées pour le traitement de patients à partir de 12 ans ayant une pathologie chronique telle qu’une obésité, une hypertension artérielle compliquée, un diabète ou une insuffisance rénale/respiratoire chronique et qui présentent donc un risque élevé de développer une forme grave du COVID-19. La Haute autorité de santé (HAS) a également accordé une « autorisation d'accès précoce prophylaxie pré-exposition ou post-exposition au Sars-CoV-2 chez des patients immunodéprimés qui ne sont pas protégés malgré une vaccination complète (130 000 personnes sont concernées : patients greffés, dialysés, atteints de certains cancers et maladies auto-immunes inflammatoires).
Vaccination anti-covid
La vaccination anti-covid permet de réduire significativement les formes graves et la mortalité due au virus.
En France, pour la campagne de vaccination 2023-2024, trois vaccins monovalents Pfizer (vaccins à ARN messager) sont utilisés (une forme adulte et deux formes pédiatriques). Ils sont adaptés au variant circulant majoritaire en 2023, XBB.1.5, un sous-lignage d’Omicron.
Pour les personnes qui ne souhaitent pas ou ne peuvent plus recevoir un vaccin à ARN messager, le vaccin VidPrevtyn® Bêta est disponible en seconde intention. Il s'agit d'un vaccin qui a été développé selon la méthode « classique » (vaccin à protéine recombinante).
À noter : le vaccin VidPrevtyn® Bêta ne peut être proposé qu'aux adultes primo-vaccinés avec un vaccin à ARN messager (Comirnaty® de Pfizer-BioNTech ou Spikevax® de Moderna) ou avec un vaccin à vecteur adénoviral (JCovden® de Janssen ou Vaxzevria® de AstraZeneca).
En 2023, la campagne de vaccination contre la Covid-19 pour les personnes à risque a été avancée au 2 octobre (elle était initialement prévue le 17 octobre pour coïncider avec la vaccination contre la grippe). Le gouvernement a listé les personnes suivantes comme étant les plus à risque :
- Toutes les personnes âgées de 65 ans et plus.
- Les personnes atteintes de comorbidités ayant un risque plus élevé de forme grave de la maladie (hypertension artérielle compliquée, troubles cardiovasculaires, hépatiques, rénaux, pulmonaires, diabète, obésité, cancers, personnes transplantées, personnes atteintes de trisomie 21 ou de troubles psychiatriques ou de démence).
- Les personnes immunodéprimées.
- Les femmes enceintes dès le 1er trimestre de grossesse.
- Les résidents en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et unités de soins de longue durée (USLD).
- Les personnes à très haut risque de forme grave selon chaque situation médicale individuelle et dans le cadre d’une décision partagée avec les équipes soignantes.
- Les personnes vivant dans l’entourage ou en contacts réguliers avec des personnes immunodéprimées ou vulnérables, y compris les professionnels des secteurs sanitaire et médicosocial.
Le ministère précise néanmoins que la vaccination contre le Covid-19 reste possible et gratuite pour toutes les personnes qui le souhaitent, même lorsqu’elles ne relèvent pas d’une population à risque.
Les populations listées ci-dessus sont éligibles à partir de 6 mois après leur dernière infection ou injection de vaccin contre le Covid-19. Ce délai est réduit à 3 mois pour les personnes immunodéprimées (en raison de leur déficit immunitaire responsable d‘un taux plus faible et d’un déclin plus rapide des anticorps protecteurs).
Il existe toutefois plusieurs contre-indications à la vaccination :
- Les réactions anaphylactiques type myocardite, péricardite et hépatite sévère ayant nécessité une hospitalisation et faisant suite à une première injection de vaccin d'ARNm.
- Une allergie à l’un des composants du vaccin (le PEG2000 ou polyéthylène glycol, notamment).
- Un épisode de syndrome de fuite capillaire (contre-indication pour les vaccins Janssen et Astrazeneca).
- Une recommandation établie après concertation médicale pluridisciplinaire de ne pas effectuer la seconde dose de vaccin suite à la survenue d'un effet indésirable d'intensité sévère ou grave attribué à la première dose de vaccin (par exemple, la survenue de myocardite, de syndrome de Guillain-Barré...).
Le syndrome PIMS (syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique, observé quatre à cinq semaines après l’infection aiguë dans environ 0,05 % des cas chez des enfants d'un âge médian de 7 ans) ne fait plus partie des contre-indications suite à un avis de la HAS.
À noter qu'il existe aussi deux contre-indications temporaires : un traitement par anticorps monoclonaux anti-SARS-CoV-2 et des myocardites ou péricardites survenues antérieurement à la vaccination et toujours évolutives.
Pour les patients de 18 ans et plus à très haut risque de forme sévère de Covid, qui sont faiblement ou non répondeurs à la vaccination ou qui ne peuvent être vaccinés, la HAS autorise l'utilisation d'Evusheld®, une combinaison d'anticorps monoclonaux (tixagévimab et cilgavimab, AstraZeneca), en prophylaxie. Selon l'étude Provent, ce traitement montrerait une réduction de l'incidence des cas d'infections symptomatiques au Sars-CoV-2 d'environ 80 %. La HAS précise toutefois « que ce traitement n'est pas destiné à être utilisé comme substitut de la vaccination et que la mise en œuvre des traitements par anticorps monoclonaux ne dispense pas les patients du respect des mesures barrières ».
Dans le même ordre d'idée, et suivant l'avis de l'Agence du médicament (ANSM), la HAS autorise l'accès précoce en médecine de ville au Paxlovid® (nirmatrelvir et ritonavir, Pfizer) pour le traitement curatif des adultes atteints de Covid-19 ne nécessitant pas d'oxygénothérapie et à haut risque de forme grave. Il bloque l'action de la protéase 3C-like, nécessaire à la réplication du virus.
À noter que les certificats de vaccination et de test sont disponibles au format européen. Pour le récupérer, rendez-vous sur le site de l'Assurance maladie, onglet « Adresses et contact » puis « L'obtention d'un document »et «L’attestation de vaccination contre la Covid-19 ».
Bon à savoir : l'obligation de vaccination contre la covid-19 concernant professionnels de santé et étudiants a été suspendue par le décret n° 2023-368 du 13 mai 2023.