Toux et grossesse : danger et conseils de traitement

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femme enceinte prenant du sirop Thinkstock

Prendre soin de sa santé respiratoire est l’un des défis d’une femme enceinte. Cela lui permet de se sentir bien dans son corps et d’assurer le développement optimal du bébé. La grossesse favorise la toux, car, souvent, l'activité ciliaire est diminuée et les sinus bouchés. Les symptômes surviennent parfois après une bronchite, un rhume ou une grippe. Cependant, il ne faut pas prendre n'importe quel médicament et ne pas hésiter à demander l’avis d’un médecin.

De façon générale, une toux grasse, même pendant une grossesse, n'est pas trop gênante. Elle n’exige pas de traitement spécifique, excepté si elle est causée par une infection. Une toux sèche ne sera traitée par le médecin que si elle est extrêmement inconfortable.

La toux chez la femme enceinte présente des symptômes bien connus comme l’irritation de la gorge. Elle entraîne également une fièvre dans certains cas. Généralement, la toux d'une femme enceinte doit être traitée dans la mesure où :

  • elle est permanente ;
  • elle est invalidante ;
  • elle entraîne des insomnies (et donc une importante fatigue) ;
  • elle menace la grossesse avec un risque d'accouchement prématuré (à partir du deuxième trimestre) ;
  • elle entraîne une fièvre persistante.

En cas de symptômes graves, il est indispensable de consulter un médecin généraliste pour soulager la future mère. Une fièvre persistante est nocive pour le fœtus, tout comme les infections respiratoires. Dans tous les cas, le médecin tiendra compte du stade de la grossesse.

Bon à savoir : pour améliorer la prévention de la coqueluche, la Haute Autorité de Santé recommande que la vaccination soit effectuée chez la femme enceinte à partir du deuxième trimestre, en privilégiant la période entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée, et ce, à chaque grossesse (cette vaccination peut se faire avec les vaccins non-vivants tétravalents disponibles à ce jour en France).

Toux et enceinte : points importants du traitement

Il n'est pas toujours aisé de soigner la toux d'une femme enceinte. En effet, un grand nombre de médicaments ne peuvent pas être consommés. Il en va de même pour les huiles essentielles contre la toux qui sont, pour la plupart, déconseillées pour protéger la mère et le bébé.

À noter : suite au décret n° 2017-550 du 14 avril 2017, des pictogrammes « femmes enceintes » sont apposés sur les boîtes de médicaments à risque fœtotoxique ou tératogène depuis le 17 octobre 2017. Le pictogramme avec un cercle rouge barré et une silhouette de femme enceinte à l'intérieur correspond à une interdiction totale d'utiliser le médicament pendant tout ou partie de la grossesse. Le pictogramme avec un triangle rouge et une silhouette de femme enceinte recommande de ne pas utiliser un médicament pendant la grossesse, sauf en l'absence d'alternative thérapeutique.

Traitement de la cause de la toux chez la femme enceinte

Le traitement de la toux chez la femme enceinte sera essentiellement orienté vers l’éradication de la cause. Un soin qui cible les symptômes peut cependant être recommandé par un médecin, mais uniquement contre les toux sèches, et sans dépasser une durée de traitement d’une dizaine de jours.

Conseils dans la prise de traitement

Pour faire le bon choix et en finir avec la toux chez la femme enceinte, il faut respecter les conseils suivants :

  • Prenez des traitements qui ne possèdent qu'un seul principe actif (une seule molécule) et dont l'efficacité a été démontrée.
  • Optez pour des molécules pour lesquelles des études épidémiologiques concernant la grossesse sont disponibles.
  • Évitez la phytothérapie (plantes) qui n’a pratiquement jamais été évaluée chez des femmes enceintes (dans tous les cas, renseignez-vous auprès d'un spécialiste phytothérapeute avant d'entreprendre une automédication hasardeuse).
  • Optez de préférence pour des antitussifs opiacés qui contiennent soit de la codéine, soit du dextrométhorphane (ce dernier étant généralement prescrit au premier trimestre de grossesse), tout en évitant les posologies importantes et les prises prolongées.
  • Si vous utilisez un antihistaminique H1, prenez le moins sédatif.
  • Dans les cas très particuliers de mucoviscidose ou de trachéotomie, on privilégiera l’administration de deux fluidifiants :
    • la dornase alpha ;
    • le mesna.

Remarque : généralement, l'abstention thérapeutique est de rigueur les 15 jours qui précèdent l'accouchement. En cas de risque d'accouchement prématuré, il est recommandé de diminuer progressivement les doses jusqu'à l'arrêt complet du traitement. Dans ce cas précis, n’hésitez pas à consulter votre médecin.

Bon à savoir : suite à l'arrêté du 12 juillet 2017, les médicaments contenant de la codéine, du dextrométhorphane, de l'éthylmorphine ou de la noscapine sont désormais uniquement délivrés sur ordonnance.

Traitement de la toux en période d'allaitement

En période d'allaitement, les traitements contre la toux sont contre-indiqués.

En effet :

  • les antitussifs opiacés risqueraient de passer dans le lait et auraient potentiellement des effets indésirables sur la santé du bébé allaité (apnée, hypotonie, etc.) ;
  • les antitussifs antihistaminiques H1 sont à proscrire en raison de leur effet sédatif ;
  • la plupart des autres soins n'ont pas été suffisamment évalués chez les femmes enceintes.

Il en est de même pour les soins à base d'huiles essentielles, qui peuvent présenter des risques pour les nourrissons.

Alternatives

Il est donc préférable :

Le miel est couramment utilisé pour soulager la gorge irritée de la mère et dégager ses voies respiratoires. Lorsqu’une femme enceinte souffre de la toux, boire de l’eau est capital pour fluidifier les sécrétions pulmonaires.

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