Toux chronique

Sommaire

La toux chronique, qui touche un adulte sur dix, peut avoir de multiples origines, mais elle est souvent due à un problème affectant les voies aériennes supérieures ou STOVAS (pour syndrome de toux originant des voies aériennes supérieures).

Toutefois, elle intervient également dans de très nombreux autre cas tels que :

Caractéristiques de la toux chronique

Les toux chroniques sont définies par des toux quotidiennes persistant plus de 8 semaines et mettant le plus souvent en jeu une hypersensibilité du réflexe vagal normal de toux (la toux est déclenchée en réaction à des stimuli mécanique, chimique ou thermique de faible intensité). Sa prévalence est de 4,8 % chez les adultes.

Chez l’enfant, les toux chroniques impliquent souvent une bronchite bactérienne persistante ou une dilatation des bronches, en cas de toux productive. En cas de toux sèche, il s’agit souvent d’asthme ou de séquelles d’infection respiratoire, ou d’exposition au tabac, aux polluants. Par ailleurs, certaines toux de l’enfant correspondent à des tics (elles ont une origine psychogène).

La toux chronique se présente sous différentes formes en fonction de la pathologie qui la provoque.

Ainsi, en cas de :

  • STOVAS (le cas le plus fréquent) : la toux est généralement liée à un écoulement de sécrétions dans la gorge avec une sensation d'irritation (l'examen clinique montre des signes de rhinopharyngite et une radiographie peut révéler une sinusite).
  • Tabagisme (6 % des fumeurs et ex-fumeurs sont concernés par une toux chronique contre 3,6 % chez les personnes n'ayant jamais fumé) : la toux disparaît rapidement à l'arrêt de la consommation de tabac (à noter toutefois que le sevrage tabagique peut s’accompagner d’une augmentation paradoxale de la toux dans le mois qui suit).
  • Toux médicamenteuse (dans 5 à 20 % des cas) : due à certains médicaments comme les inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (IECA destinés à traiter l'hypertension artérielle) qui inhibent le réflexe de toux ; la toux sera peu productive et cédera dans le mois qui suit l'arrêt du traitement.
  • Maladie respiratoire (cancer, pneumopathie interstitielle…) : la toux s'accompagne d'autres symptômes plus généraux ;
  • Asthme (dans 16 % des toux chroniques) ou bronchite allergique (28 % des cas) : des tests spécifiques doivent être menés, la toux étant parfois le seul symptôme de la maladie.
  • RGO (20 % des cas) : ce sera essentiellement une toux nocturne, parfois difficile à interpréter et il faudra procéder à une pH-métrie voire à une fibroscopie pour poser un diagnostic sûr.
  • Toux post-infectieuse (15 % des cas) : elle est généralement liée à une toux aiguë ou subaiguë mais peut durer dans le temps, on observera alors une toux sèche.

Remarque : d'autres causes existent mais sont beaucoup plus rares ; on parle également de toux inexpliquée qui peut être rapprochée de la toux psychosomatique.

Traitement de la toux chronique

La toux chronique est traitée en fonction de sa cause, ce qui suppose dans un premier temps d'éliminer les facteurs de risque. Toutefois, la majorité des tousseurs chroniques (59 %) ne sont pas diagnostiqués par un professionnel de santé, et parmi les 41 % chez lesquels la toux est reconnue par un médecin, seuls 28 % reçoivent un traitement ciblé sur celle-ci.

En principe, on utilise dans les premiers temps des antitussifs non spécifiques (codéine, par exemple) afin de limiter les quintes de toux et les rendre supportables. On a aussi recours à une corticothérapie orale ou inhalée (combinée éventuellement à un bronchodilatateur de longue durée d’action en cas d’obstruction bronchique) ainsi qu'à des anti-leucotriènes. Ces médicaments, en général efficaces dans l’asthme, pourront être utilisés « pour réaliser un test thérapeutique de 2 à 4 semaines ».

Si la toux persiste, on pourra prescrire des macrolides pendant un mois, ou des médicaments dotés d’activité neuromodulatrice, comme la morphine à libération prolongée à faible dose (5 à 10 mg deux fois/j), la gabapentine ou la prégabaline, malgré leurs effets secondaires.

Bon à savoir : depuis le 24 mai 2021, toutes les solutions à base de prégabaline ne sont disponibles que pour les patients disposant d'une prescription sur ordonnance sécurisée mensuelle renouvelable 5 fois. Par ailleurs, elle est formellement contre-indiquée au cours de la grossesse en raison des risques de malformations congénitales qu'elle fait courir.

Une autre possibilité est de proposer au patient d’adopter une technique de contrôle de la toux. Cette méthode non pharmacologique repose sur des séances d’exercices de respiration et de suppression de la toux et sur des conseils pour réduire l’irritation laryngée (quoique efficace, cette technique est difficile à mettre en œuvre et elle nécessite des praticiens qualifiés qui ne pas disponibles partout).

Des médicaments agissant contre la substance P ou bloquant, comme le gefapixant, les récepteurs purinergiques P2X3, pourraient compléter prochainement l’arsenal thérapeutique.

Il faudra toutefois veiller à ne pas empêcher l'élimination des sécrétions en cas de toux grasse.

On n'emploiera pas d'expectorants ou de traitement mucolytique.

Il faudra également garder à l'esprit, en cas de toux persistante, que celle-ci est susceptible d'avoir des causes multiples.

Bon à savoir : suite à l'arrêté du 12 juillet 2017, les médicaments contenant de la codéine, du dextrométhorphane, de l'éthylmorphine ou de la noscapine sont désormais uniquement délivrés sur ordonnance.

Aussi dans la rubrique :

Comprendre la toux

Sommaire

Ces pros peuvent vous aider

Liens rapides