Médicaments contre la toux

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Toux avec nuage de microbes
 

La toux est une manifestation désagréable qui altère le sommeil et affecte la qualité de vie. Dès les premiers signes, notre réflexe est de nous précipiter sur l'armoire à pharmacie pour y dénicher un médicament afin de l'enrayer. Ce n'est pourtant pas l'idéal : les produits antitussifs et les expectorants ont une efficacité controversée et ne sont pas dénués d'effets secondaires.

Faisons le point sur la toux et la façon de la soigner.

Toux grasse, toux sèche : quels médicaments ?

La toux est un symptôme qui apparaît dans différentes pathologies. Il s'agit d'un mécanisme de défense de notre organisme, qui cherche à expulser les agents pathogènes. Il faut donc surtout faire en sorte de lutter contre les facteurs de risque (tabagisme, par exemple) et les possibles irritants (rechercher des allergènes, éliminer une infection antérieure, etc.).

On distingue ensuite deux formes de toux différentes, chacune associée à un traitement spécifique :

  • la toux sèche ou toux d'irritation, traitée par des médicaments antitussifs (chez l'enfant, ce n’est qu’en cas de persistance des symptômes qu’on mettra en place une corticothérapie inhalée pour une durée de 4 à 8 semaines) ;
  • la toux grasse, avec émission de mucus, traitée par des expectorants qui visent à fluidifier les sécrétions pour faciliter leur élimination des poumons (pour le traitement de la toux productive chez l'enfant, mettre en place un traitement antibiotique à titre d’essai a été recommandé).

Un médicament contre la toux sèche ne doit surtout pas être employé en cas de toux grasse, car il conduirait à l'accumulation de sécrétions au niveau des bronches. Il faut donc être très vigilant en cas d'automédication.

À noter : les sirops antitussifs contiennent une grande quantité de sucre : 60 g pour 100 g !

Toutefois, pour les toux plus sévères de l’adulte on a recours à la corticothérapie orale ou inhalée ainsi qu'aux anti-leucotriènes (utilisés dans le traitement de fond contre l'asthme),Si la toux persiste toujours un mois après, on peut se tourner vers des macrolides pendant un mois ou vers des médicaments ayant une action neuromodulatrice telle que la morphine à libération prolongée à faible dose (5 à 10 mg deux fois/jour), la gabapentine ou la prégabaline, malgré leurs effets secondaires (à noter que depuis le 24 mai 2021, toutes les solutions à base de prégabaline ne sont disponibles que pour les patients disposant d'une prescription sur ordonnance sécurisée mensuelle et renouvelable 5 fois. Elle est par ailleurs formellement contre-indiquée chez les femmes enceintes en raison des risques de malformations congénitales majeures).

Bon à savoir : des médicaments agissant contre la substance P ou bloquant, comme le gefapixant, les récepteurs purinergiques P2X3, pourraient prochainement venir compléter l’arsenal thérapeutique chez l’adulte.

Limites des médicaments contre la toux

Efficacité contestée

Aux États-Unis, en 2006, un groupe d'experts présidé par le Dr. Richard Irwin a lancé une mise en garde : les traitements antitussifs et les expectorants vendus en pharmacie sans ordonnance, sous forme de sirops ou de pastilles, aurait une efficacité limitée et non prouvée.

Selon ces spécialistes :

  • Il est déconseillé de les administrer à des enfants de moins de 14 ans.
  • La toux est un symptôme qui disparaît généralement de façon spontanée en quelques jours (7 à 10 en général). Lorsque ce n'est pas le cas, elle peut traduire la présence d'une pathologie plus grave, comme l'asthme, qui nécessite de consulter un médecin.
  • L'utilisation de chlorphéniramine, un antihistaminique destiné à lutter contre les manifestations allergiques, est bien plus efficace en raison de son effet décongestionnant.

Bon à savoir : en plus de leur efficacité contestée, ces médicaments peuvent provoquer des effets secondaires (somnolence pour les antitussifs, nausées pour les expectorants) et ils présentent des contre-indications diverses (pour les antitussifs : asthme, bronchite, d'emphysème...).

Service médical rendu : insuffisant

En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) a déclaré que le service médical rendu par plusieurs traitements contre la toux était insuffisant, ce qui a conduit à leur déremboursement pour les assurés sociaux.

Efficacité du miel comme antitussif

Une étude américaine de l'université de Pennsylvanie enfonce le clou !

  • Elle a été menée en 2007, chez une centaine d'enfants et adolescents de 2 à 18 ans qui présentaient une toux depuis moins d'une semaine, au cours d'un épisode d'infection des voies respiratoires supérieures.
  • Trois groupes ont été formés : une demi-heure avant le coucher, les membres du premier recevaient une dose de miel, les membres du second la même quantité d'un sirop antitussif à base de dextrométhorphane. Les membres du troisième n'étaient pas traités.
  • Les parents devaient évaluer, sur une échelle de 0 à 6, l'intensité de la toux au cours de la nuit.
  • Les résultats ont été sans appel : le miel a été plus efficace que le sirop pour lutter contre ce symptôme.

À noter : le miel ne doit pas être proposé à un bébé de moins d'un an en raison du risque de botulisme, une maladie causée par une bactérie. Il peut être remplacé par du sirop d'agave.

Approfondissez vos connaissance sur la toux !

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