Le pneumocoque est une bactérie responsable d'infections notamment pulmonaires chez l'homme. Toutes les infos dans notre article.
Pneumocoque : qu'est-ce que c'est ?
Le pneumocoque est une bactérie appartenant au genre Streptococcus et à l'espèce Pneumoniae. En 1881, en France, Louis Pasteur isole un microbe, comme un bâtonnet en forme de huit. Il s'agit du pneumocoque.
Caractéristiques du pneumocoque
On utilise différents critères afin de catégoriser les bactéries :
- Forme : le pneumocoque est un coque (bactérie de forme sphérique), groupé typiquement en diplocoque (deux coques).
- Coloration de Gram : c'est une bactérie à Gram positif.
- Conditions de développement : c'est une bactérie aéro-anaérobie facultative, ce qui veut dire qu'une petite quantité d'oxygène est préférable à son développement mais qu'elle peut s'en passer.
Bon à savoir : la coloration de Gram permet d'étudier la nature de la paroi des bactéries (simple paroi chez les Gram positifs et paroi double chez les Gram négatifs), facteur de résistance à certains antibiotiques.
Pouvoir pathogène du pneumocoque
Le pouvoir pathogène d'une bactérie correspond à sa capacité d'induire une maladie :
- Pouvoir pathogène du pneumocoque : sécrétion d'une exotoxine protéique, la pneumolysine mais sa pathogénie provient surtout de son pouvoir invasif.
- 5 % de la population générale est porteuse saine : présence de pneumocoques notamment dans le nez et le pharynx, sans maladie associée.
- 90 sérotypes distincts, différenciés par la composition de la capsule externe de la bactérie.
- Les infections à pneumocoques sont un problème de santé publique dans le monde entier.
- Les sérotypes à fort pouvoir pathogène sont les sérotypes 1, 3, 5, 6, 14, 19, 7, 9, 12 et 23.
Bon à savoir : chaque année, c'est près d'un million d'enfants qui décèdent d'une infection à pneumocoque.
Maladies à pneumocoque et traitements
Le pneumocoque est responsable de plusieurs types d'infection dont certaines sont graves. Pour s'en défendre, l'homme a développé des antibiotiques et des vaccins.
Maladies à pneumocoque
Les âges à risque d'infection grave à pneumocoque sont les moins de 2 ans et les plus de 65 ans :
- Infections à pneumocoque la plupart du temps bénignes : otite moyenne aiguë, sinusite, bronchite.
- Infections à pneumocoque potentiellement dangereuses : la pneumopathie, la septicémie ou la méningite.
Bon à savoir : le taux de mortalité d'une méningite à pneumocoque est de 30 %.
Traitement des infections à pneumocoque
On dispose à la fois de traitements curatifs, les antibiotiques et de traitements préventifs que sont les vaccins. Un grand nombre d'antibiotiques sont actifs sur le pneumocoque. Le plus fréquemment utilisé est la pénicilline.
Face aux antibiotiques, les bactéries développent des résistances. Ce phénomène est aujourd'hui une préoccupation mondiale car il existe des bactéries face auxquelles plus aucun antibiotique n'est actif. Le pneumocoque en a développé plusieurs à ce jour :
- Depuis une quinzaine d'années, l'émergence de souche de pneumocoque à sensibilité diminuée à la pénicilline (PSDP) s'est accentuée.
- Plus récemment, ont été identifiées des souches résistantes aux céphalosporines, macrolides et fluoroquinolones de nouvelle génération (ces derniers sont les antibiotiques les plus fortement associés à une augmentation des résistances).
À ce rythme, l'antibiorésistance deviendrait la première cause de mortalité dans le monde d'ici 2050. Il est donc indispensable de ne prendre des antibiotiques qu'avec de grandes précautions (en évitant la surconsommation et la mauvaise utilisation), pour éviter l'apparition de super-bactéries résistantes à tous les traitements dont nous disposons.
Bon à savoir : Antibio'Malin est un espace en ligne qui a pour objectif d'améliorer la connaissance des infections courantes et des traitements antibiotiques et ainsi de prévenir le phénomène d'antibiorésistance (« la consommation d'antibiotiques en France demeure 30 % supérieure à la moyenne européenne », indique Santé publique France).
Vaccination anti-pneumococcique
La vaccination anti-pneumococcique est indiquée pour les nourrissons de moins de 2 ans et les personnes immunodéprimées (dont les défenses immunitaires sont diminuées). Le risque d’infection invasive à pneumocoque (IIP) est multiplié par 5 entre 70 et 79 ans et par 12 après 80 ans par rapport aux adultes de 15 à 49 ans. C'est pourquoi, la vaccination contre le pneumocoque des personnes âgées de plus de 65 ans et à risque de développer une IIP est également recommandée.
Elle est quoiqu'il en soit obligatoire pour tous les nouveau-nés et est prise en charge à 65 % par l'Assurance maladie et à 35 % par les mutuelles. La gratuité est appliquée dans les centres de vaccination pour les personnes sans mutuelle.
Un enfant non-vacciné, sur la base de son carnet de santé, ne sera pas admis en collectivité (crèche, école, garderie, etc.). Le maintien de l'enfant en collectivité est en effet subordonné à la justification chaque année de la réalisation des vaccinations obligatoires (décret n° 2019-137 du 26 février 2019, venu compléter l'article R. 3111-8 du Code de la santé publique). De plus, le non-respect des obligations vaccinales par les parents est un motif de démission légitime pour les assistants maternels, c’est-à-dire ouvrant droit aux allocations chômage (décret n° 2019-797 du 26 juillet 2019). Toutefois, les enfants nés avant le 1er janvier 2018 ne sont pas concernés par cette réforme (ils ne sont obligés d'être vaccinés qu'au DTP).
Les vaccins actuellement disponibles sont le Prevenar® qui protège contre 13 sérotypes de pneumocoques et le Pneumo23®, contre 23 sérotypes. Il est réservé aux 2 ans et plus.
Le schéma vaccinal du nourrisson est le suivant : une dose de PncC à 2 et 4 mois et un rappel à 11 mois. Pour les prématurés et les nourrissons à risque : une dose de PncC à 2,3 et 4 mois et un rappel à 11 mois.
Le schéma vaccinal chez les enfants de 2 à 5 ans à risque est le suivant :
- s'ils n'ont pas été vaccinés antérieurement avec le vaccin conjugué 13-valent : 2 doses de vaccin conjugué 13-valent à 2 mois d’intervalle et une dose de vaccin non conjugué 23-valent30 au moins 2 mois après la deuxième dose de vaccin 13-valent ;
- s'ils ont été vaccinés avant l’âge de 24 mois avec le vaccin conjugué 13-valent : une dose de vaccin non conjugué 23-valent.
Le schéma vaccinal chez les adultes et enfants âgés de plus de 5 ans à risque est le suivant :
- s'ils n'ont pas déjà été vaccinés : une dose de VPC13 (Prevenar®) puis 8 semaines plus tard une dose de VPP23 (Pneumo23®) ;
- s'ils ont déjà reçu le vaccin VPP23 : une dose de VPC13 si la vaccination antérieure remonte à plus de 1 an puis 2e injection avec un délai minimal de 5 ans par rapport à la date d'injection du VPP23 ;
- s'ils ont déjà été vaccinés selon la séquence VPC13 - VPP23 : une nouvelle injection de VPP23 en respectant un délai de 5 ans après la précédente injection.
À noter : cette vaccination est prise en charge par la Sécurité sociale.
Les professionnels habilités à pratiquer le vaccin contre le pneumocoque sont :
- les médecins ;
- les infirmiers pour les personnes de 16 ans et plus pour lesquelles cette vaccination est recommandée dans le calendrier des vaccinations en vigueur, depuis le 24 avril 2022 sans prescription médicale préalable de l'acte d'injection (décret n° 2022-610 du 21 avril 2022) ;
- les sages-femmes, qui peuvent prescrire et administrer le vaccin aux femmes pour lesquelles il est recommandé, aux nouveau-nés, et aux personnes de l'entourage de l'enfant ou de la femme enceinte pour lesquelles il est recommandé (décret n° 622-611 du 21 avril 2022) ;
- les pharmaciens, pour les personnes de 16 ans et plus pour lesquelles cette vaccination est recommandée dans le calendrier des vaccinations en vigueur (loi n° 2018-1203 du 22 décembre 2018 de financement de la sécurité sociale pour 2019).
Pour aller plus loin :
- La pneumopathie est une infection à pneumocoque potentiellement dangereuse.
- Notre fiche pratique vous conseille pour calmer la toux.
- Qu'est-ce qu'une infection pulmonaire ? Le point.