Le syndrome de Loeffler correspond à une irritation des poumons d’origine médicamenteuse, allergique, fongique ou parasitaire, responsable de la formation d’infiltrats pulmonaires visibles à la radiographie de thorax.
Comprendre le syndrome de Löffler
Les infiltrats pulmonaires se développent autour des hiles et dans la région sous claviculaire.
Causes du syndrome de Loeffler
Il existe différentes causes au syndrome de Loeffler.
Une des causes fréquentes est la présence de parasite métazoaires de type vers ronds nommés Ascaris.
Plus rarement, il s’agit de :
- vers plats : bilharzies, schistosomoses ;
- vers ronds : anguillule, ankylostome.
En dehors d’un parasite, les infiltrats pulmonaires sont dus à un phénomène immuno-allergique via :
- un allergène inhalé ou ingéré : aliment, médicament, agent infectieux ;
- une aspergillose broncho-pulmonaire allergique due à un champignon : Aspergillus fumigatus.
Bon à savoir : l’Aspergillus fumigatus est en fait un champignon très répandu et inhalé quotidiennement chez l’humain. Il est responsable d’infection grave seulement chez les personnes dites immunodéprimées, dont l’immunité est basse.
Syndrome de Löffler et Ascaris
L’infection ascaridienne est souvent responsable du syndrome de Loeffler.
Un parasite se définit comme un organisme végétal ou animal qui vit strictement aux dépens d’un organisme hôte, d’une espèce différente. Le poumon est, après l’appareil digestif, l’organe cible privilégié des parasites.
La pénétration et la dissémination de l’Ascaris dans le corps humain proviennent d’un péril sanitaire, comme suit :
- défécation d’une personne infectée d’œufs d’Ascaris lombricoïdes dans la nature ;
- ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par une autre personne ;
- libération des embryons dans l’estomac de la personne nouvellement contaminée ;
- pénétration de la paroi du tube digestif ;
- maturation des embryons en larves ;
- migration de ces larves vers le foie par le système veineux porte, puis vers les poumons, le carrefour aéro-digestif, l’œsophage et le jéjunum (intestin) où elles deviennent des vers.
La présence de vers au sein d’un organe engendre une réaction immunitaire avec recrutement de globules blancs. Les infiltrats pulmonaires sont constitués de vers et d’amas cellulaires immuns : ce sont les infiltrats loeffleriens.
Syndrome de Loeffler : prise en charge
Les symptômes du syndrome de Löffler sont grosso modo les mêmes, quelle que soit la cause. Le traitement lui, en revanche, en dépend.
Symptômes
Le syndrome de Loeffler est suspecté spécifiquement chez les personnes dont le milieu de vie présente un défaut d’hygiène ou bien chez les personnes immunodéprimées.
Il se traduit par les symptômes suivants : dyspnée modérée (difficulté respiratoire), toux sèche, fébricule, fatigue.
L’auscultation pulmonaire retrouve tout au plus, des râles fins en foyers.
Le syndrome de Loeffler peut être longtemps ignoré.
Examens complémentaires et traitement
La radiographie pulmonaire est l’examen clé du diagnostic.
L’examen radiographique montre des opacités aux contours flous, de taille et en nombre variables, labiles, disparaissant rapidement, sans séquelles, au maximum en 3 semaines.
À la prise de sang, on retrouve une hyper éosinophilie et des IgE élevées.
La première orientation diagnostique consiste à rechercher la consommation de médicaments susceptibles d’induire un syndrome de Löffler :
- agents anti-microbiens : Ethambutol, Clarythromycine ... ;
- anti-convulsivants: Carbamazépine, Phénitoïne ;
- anti-inflammatoires et immunomodulateurs : Aspirine, Azathioprine ;
- autres : Bléomycine, Chlorpromazine…
Selon le contexte, on procède parfois à un examen des selles ou coprocultures à la recherche d’œufs d’Ascaris.
L’aspergillose est diagnostiquée via une analyse de sécrétions bronchiques.
Traitement
Le traitement du syndrome de Löffler repose sur l’arrêt du médicament mis en cause ou bien sur le traitement de l’infection.
Le traitement de l’ascaridiose est basé sur les benzimidazolés comme le Fluvermal®. La lutte contre le péril fécal, l’éducation sanitaire et le traitement de masse sont primordiaux.
Concernant l’aspergillose, on utilise des corticostéroïdes par aérosols ou par voie orale. Un antifongique administré oralement, itraconazole, peut y être associé.
Le syndrome de Loeffler nécessite souvent une prise en charge spécialisée, hospitalière.