Le VRS ou Virus Respiratoire Syncytial est un virus responsable d'infections de l'arbre respiratoire chez l'homme. Le VRS est la cause la plus fréquente d'infections respiratoires chez le jeune enfant dans le monde.
VRS : qu'est-ce que c'est ?
Le VRS est un virus appartenant à la famille des Paramyxoviridae à laquelle appartiennent aussi les virus parainfluenza, le virus des oreillons et le virus de la rougeole. Tout comme la grippe, le VRS sévit par épidémie tous les ans généralement de décembre à mars dans les pays tempérés.
Caractéristiques du VRS
On utilise différents critères afin de catégoriser les virus :
- Enveloppe : le VRS est un virus enveloppé.
- Matériel génétique (génome) : c'est un virus à ARN, soutenu par une structure protéique appelée capside hélicoïdale. La capside remplit essentiellement deux rôles : protection du génome viral et fixation du virus à la surface des cellules de la personne infectée.
- Comparativement à la grippe qui présente chaque année de nouveaux sérotypes, le VRS est un virus relativement stable. On reconnaît deux groupes antigéniques : VRS A et B.
Pouvoir pathogène du VRS
Le pouvoir pathogène d'un virus correspond à sa capacité d'induire une maladie :
- Très contagieux, la transmission de l'infection à VRS se fait par inhalation de particules virales.
- L’infection par le VRS survient très tôt dans l’enfance. Environ 50 % des enfants s’infectent avant l’âge de un an et 100 % des enfants de 3 ans ont déjà rencontré le virus.
- La période d'incubation est de 4 à 5 jours.
- Pouvoir pathogène du VRS : multiplication virale dans le naso-pharynx et progression vers l’arbre respiratoire inférieur (carrefour orolaryngé et poumons) ou non.
À l'étage naso-pharyngé, le VRS serait fréquemment à l'origine de sinusites, notamment si les épisodes d’infections respiratoires virales hautes sont nombreux et les symptômes associés sévères.
Source : National Center for Biotechnology Information.
À l'étage pulmonaire, le VRS est la cause de bronchiolites :
- destruction des cellules épithéliales ciliées de l'arbre respiratoire ;
- réaction immunitaire : infiltration péri-bronchique de lymphocytes et macrophages ;
- œdème de la sous-muqueuse bronchique avec sécrétion excessive de mucus ;
- obstruction des petites bronchioles.
Chez l'adulte, l'infection à VRS se traduit par une rhinite ou un syndrome pseudo grippal. Elle est rare et bénigne sauf chez le sujet âgé pour qui elle peut se compliquer d'infections pulmonaires graves.
Bronchiolite à VRS
Environ 30 % des nourrissons sont atteints de bronchiolite chaque année. L'âge habituel de cette affection se situe entre 2 et 8 mois.
Signes cliniques
La bronchiolite est une maladie d'obstruction des bronches. Elle associe les symptômes suivants :
- essoufflement avec augmentation de la fréquence respiratoire ;
- frein à l'expiration ;
- sifflements respiratoires souvent audibles sans stéthoscope que l'on nomme wheezing.
Certains signes doivent faire suspecter une détresse respiratoire et amener à consulter un médecin en urgence :
- fréquence respiratoire > 60/min ;
- apnées ;
- cyanose ;
- sueurs, agitation, troubles de la conscience ;
- mauvaise prise des biberons(moins du tiers des biberons à 3 biberons successifs) ;
- troubles digestifs (diarrhée aiguë si gastro-entérite virale associée, avec risque de déshydratation).
Traitement
La consultation d'un médecin est indispensable afin d'évaluer le degré de gravité de la bronchiolite. L'état de santé de l'enfant nécessite parfois une hospitalisation.
La prise en charge d'une bronchiolite repose sur les mesures suivantes :
- kinésithérapie respiratoire(parfois quotidienne) ;
- bonne hydratation ;
- position de couchage à 30° ;
- environnement sain : température de l'habitat inférieure à 19°C, pas de tabagisme passif, pièces aérées ;
- médicaments bronchodilatateurs type Salbutamol : Babyhaler® ;
- corticoïdes, seulement prescrits en cas de bronchiolites à répétitions ;
- pas d'indication à des antibiotiques (infection virale) ;
- antitussifs et mucolytiques non indiqués dans le traitement de la bronchiolite.
On peut aussi recourir à l'homéopathie avec notamment Ipeca en 5 CH à raison de 10 granules à faire fondre dans un peu d'eau et à donner au biberon 4 fois par jour. En cas d’aggravation de l’encombrement, utiliser Antimonium tartaricum en 5 CH (même posologie). En cas d’antécédents infectieux ORL, donner une dose d'Aviaire en 9 CH, le soir, dans un peu d'eau.
Si l'enfant est hospitalisé, on a souvent recours à l'oxygène et à des aérosols de béta2 mimétiques type Bricanyl®.
Il n'existe à ce jour pas de vaccin contre le VRS. En revanche deux anticorps monoclonaux peuvent être utilisés.
- Le palivizumab (Synagis®) est utilisé depuis de nombreuses années (AMM en 1999) en prévention des formes graves d'infections à VRS chez les prématurés et les nourrissons à haut risque uniquement.
- Le nirsévimab qui agit aussi en prévention de l’infection à VRS et concerne en priorité les nourrissons de moins de 12 mois sans facteur de risque de forme grave. Il permet de réduire de 83 % les hospitalisations des nourrissons touchés par le VRS. Cet anticorps à longue durée d’action s'administre en une seule dose par voie intra-musculaire dans la cuisse.
Comme le Conseil national de pédiatrie (CNP) l'avait recommandé, le nirsévimab est préconisé chez « les nourrissons nés à partir du 15 septembre 2023 (date de mise à disposition du médicament) avant leur sortie de maternité ». Quant à l'immunisation en ville (pour les enfants nés à partir du 6 février 2023), une prescription par le médecin qui suit l'enfant est nécessaire.
Ainsi, le nirsévimab a reçu un avis favorable au remboursement par la commission de transparence de la HAS (Haute Autorité de santé). Il est pris en charge à 100 % et sans avance de frais.